» Résister à la bêtise !
Nous sommes tous des molécules, un réseau moléculaire. »


» Résister à la bêtise !
Nous sommes tous des molécules, un réseau moléculaire. »
Virginie Despentes est une écrivaine et réalisatrice française née le 13 juin 1969 à Nancy. Ses romans abordent des thèmes difficiles avec un style qui lui est propre. Ses mots crus et choisis apportent force et réalisme à ses romans. Elle est devenue, en quelques années, une figure incontournable de la scène littéraire française.
Un parcours difficile
Virginie Despentes, de son vrai nom Virginie Daget, naît de deux jeunes parents postiers à la fin des années 1960. Elle est élevée dans un milieu communiste. Adolescente, elle s’exclut des autres élèves qui la surnomment « Bulle ». Sa rencontre avec un professeur de français, durant ses années de collège, marque le début de sa passion pour l’écriture. À l’âge de quinze ans, elle est internée dans un hôpital psychiatrique. À la sortie de ce séjour de deux mois, l’adolescente rebelle enchaîne les fugues et les conduites à risque et est déscolarisée. À dix-sept ans, lors d’une de ses errances, elle est victime d’un viol. La jeune Virginie parvient toutefois à obtenir son baccalauréat en candidat libre et débute des études de cinéma à Lyon. À l’issue de ces études de cinéma, elle vit de façon précaire, multipliant les emplois éphémères et côtoyant le milieu punk. Elle finit par s’adonner à la prostitution. En 1992, alors qu’elle souffre d’un grave eczéma, elle écrit le roman Baise-moi. Elle tente de le faire publier sans succès. En 1994, un ami, convaincu du talent de Virginie, envoie son manuscrit à un éditeur qui accepte de sortir le roman. Cette publication marque le début de sa carrière d’écrivaine. Virginie Daget devient Virginie Despentes.
Un succès littéraire fulgurant
Quelques mois plus tard, elle rencontre Thierry Ardisson, présentateur de l’émission Paris Dernière qui la propulse sur le devant de l’écran et assure la promotion de son livre. La chaîne Canal+ promeut également le livre qui se vend à plusieurs centaines de milliers d’exemplaires. Virginie Despentes publie alors son deuxième roman Les Chiennes savantes en 1996. Son style provocateur et sans concession séduit le public et le milieu littéraire. Les éditions Grasset s’intéressent à son univers et lui proposent de la publier. Son premier roman publié chez Grasset, Les Jolies Choses, sort en 1998 et permet à l’écrivaine de recevoir ses premiers prix littéraires. Virginie Despentes est apaisée et arrête de boire. L’auteure sort de son registre provocateur dans son quatrième roman, Teen Spirit, et dans un roman graphique, Trois étoiles, publiés tous deux en 2002. En 2004, sort le livre Bye Bye Blondie. Dans les années 2000, Virginie Despentes suspend l’écriture de ses romans et publie des articles dans plusieurs magazines et alimente un blog. Ce n’est qu’en 2010 qu’elle sort un nouveau livre, Apocalypse bébé, qui connaît un vif succès et reçoit deux récompenses.
Virginie Despentes, la réalisatrice
La romancière met en pratique ses études de cinéma en adaptant deux de ses films au cinéma : Baise-moi en 2000 et Bye Bye Blondie en 2011. Le film Baise-moi sort en juillet 2000 avant d’être aussitôt retiré des écrans. Son propos et la violence des scènes sexuelles choquent une partie de l’opinion, ce qui conduit à l’annulation de son visa d’exploitation par le Conseil d’État.
Le 27 décembre 1991, Hervé Guibert mettait fin à ses jours « pour cause de découragement absolu ». Trente ans après sa disparition, on ne cesse de célébrer ce prince des arts aux multiples talents, aux livres de combat, inclassables, enragés, bouleversants.
ANNIE ERNAUX, FEMME DE LETTRES, PRIX NOBEL DE LITTERATURE 2022.
TEXTES CHOISIS :
( LA PLACE, MEMOIRES DE FILLES, PASSION SIMPLE, LA HONTE )
Annie Ernaux, née Duchesne, a grandi en Normandie – à Lillebonne où elle est née en 1940, puis à Yvetot, où ses parents ont déménagé quelques années plus tard pour tenir un café-épicerie. Élève à l’école privée catholique, elle côtoie des filles de milieux plus aisés que le sien, et fait l’expérience de la honte sociale. En 1958, âgée de 18 ans, elle part pour la première fois seule, sans ses parents, travailler dans une colonie de vacances.
Là, elle fera l’expérience de la sexualité et de la vie en collectivité, expérience qu’elle livrera dans Mémoire de fille. Dans ce même livre, elle évoque aussi son séjour à Finchley, dans la banlieue de Londres, comme fille au pair en 1960, avant qu’elle ne décide d’étudier les Lettres à l’Université de Rouen, abandonnant la formation entamée pour devenir institutrice.
C’est à cette période qu’elle écrit son premier manuscrit, qui n’a jamais été publié.
Annie Ernaux a reçu plusieurs prix pour l’ensemble de son oeuvre: le prix de la langue française en 2008 et le prix Marguerite Yourcenar en 2017. Ses textes ont été rassemblés en grande partie dans un Quarto publié en 2011 chez Gallimard (Ernaux est la première femme à être publiée dans cette édition de son vivant). En 2014, elle a reçu le titre de docteure Honoris Causa, décerné par l’Université de Cergy-Pontoise. En octobre 2022, elle reçoit le Prix Nobel de littérature « pour le courage et l’acuité clinique avec lesquels elle révèle les racines, les éloignements et les contraintes collectives de la mémoire personnelle ».
Ici c’est La Fourrière, un « village de nulle part » et c’est un enfant qui raconte : massacrer le chien de « la grosse conne de voisine », tuer le cochon avec les hommes du village, s’amuser au « jeu de l’arabe », rendre les coups et éviter ceux des parents.
Ici on vit retiré, un peu hors-la-loi, pas loin de la misère aussi. Dans cette Guerre des boutons chez les rednecks, les bêtes sont partout, les enfants conduisent leurs parents ivres morts dans des voitures déglinguées et l’amitié reste la grande affaire.